Guy Bosek : 65 années d'accordéon


'' Je m'étais promis d'arrêter à 80 ans. Ils sont là. Alors, adieu l'accordéon ! '' Ce n'est pas sans un petit regret que Guy Bosek a pris sa décision.

Soixante-cinq ans de bals, de thés dansants, d'assemblées, de fêtes de famille... Ça ne se laisse pas comme ça. Dans la maison familiale, à Esves-le-Moutier, son père s'amusait déjà à reprendre les airs entendus à la radio sur son petit accordéon diatonique. Aussi, dès 13 ans, Guy apprit à jouer auprès de Paul Berthon, chef de la fanfare d'Esves-le-Moutier-Ciran : « Juste à temps pour commencer les bals : c'était la fin de la guerre et beaucoup avaient le coeur à la fête. »
Son premier bal, il l'a fait à Ferrière-Larçon. Seul, comme un grand ! Faut dire qu'il avait 14 ans tout juste sonnés. Pour se déplacer, le vélo et l'accordéon dans la petite remorque. A l'époque, pas de sono.
Au programme, la bonne chanson française : « Le p'tit vin blanc », « Fleur de Paris ». Et il a fait danser tout le village l'après-midi et toute la soirée : « J'avais bien mal aux épaules le lendemain ! » Et, pendant une trentaine d'années, il a sillonné les routes du canton : Varennes, Ciran, Mouzay, Saint-Senoch... D'abord à vélo, par tous les temps : « Un 14 Juillet, je revenais vers 2 h lorsqu'un orage a éclaté. J'ai eu tout juste le temps de m'abriter dans une grange avant d'être totalement trempé ! »
Puis, après le régiment, c'est la moto, la voiture. Il va de plus en plus loin. Avec Claude Dion, batteur, et Jean-Jacques Daveau, saxo de Montrichard (Loir-et-Cher), il monte un petit orchestre, Spoutnik Jazz !, tout en restant fidèle au musette. C'est l'époque des bals sous parquet : « L'étoile filante », « L'Arc-en-ciel ».
Mais les temps changent. Vers 1977, les discothèques apparaissent, les assemblées ne font plus recettes. Guy s'arrête donc. A la retraite, en 1992, il sent que l'accordéon revient au goût du jour. Nouvel orchestre : « Papys Musette » le bien nommé, avec Jean-Louis, batteur, chanteur, Gérard au synthétiseur, deux retraités de l'Indre : et Guy toujours à l'accordéon. Place aux thés dansants vers Châteauroux...
Mais les copains ont des problèmes de santé. Guy continue seul dans le Lochois. « Les associations me demandaient souvent. Avec Les Aînés lochois, présidé par Gilbert Audiger, j'ai travaillé treize ans. C'est pour eux, qu'en janvier, à l'espace Agnès-Sorel, j'ai joué pour la dernière fois en public. »
L'accordéon a été soigneusement rangé dans la maison à Saint-Hippolyte. Guy n'en jouera plus... Enfin, si la famille le lui demande, peut-être que... D'ailleurs, un cousin va avoir 80 ans. Alors, il fera une petite exception. L'accordéon, c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas !

A Loches, on aime bien le piano à bretelles. Pendant une période, les plus grands accordéonistes ont animé des manifestations : André Verchuren, Jo Priva, Émile Prud'homme, Yvette Horner, ces deux derniers étant les favoris de Guy Bosek, sans oublier Mic Bréhin, auteur-compositeur.
Pendant quelque temps, il a même joué avec Henri Marinier, disparu il y a une vingtaine d'années, le compositeur de « Ma petite Lochoise ». Il a participé à l'émission d'accordéon animé par Ray Lambert, parolier de cette même chanson, sur les ondes de RTL. Pour l'occasion, son frère avait bricolé l'enregistrement d'une dizaine de morceaux sur K7.

Source de l'info "La Nouvelle République"


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