Par Julien Bordier,
Le Jamaïcain Winston McAnuff et le Français Fixi célèbrent l'union de Kingston et de Ménilmontant dans "Big Brothers".
A gauche, Winston McAnuff, légende rasta remise en selle au début des années 2000 par les créateurs du label français Makasound, puis au sein du collectif Inna de Yard (The Soul of Jamaica, 2017). A droite, François-Xavier Bossard, 43 ans, accordéoniste rusé du groupe de rap musette Java, aujourd'hui en sommeil. Ensemble, les deux hommes ont inventé un reggae jovial et gouailleur, prouvant sur leur première collaboration, Paris rockin' (2006), puis leur premier album en tant que duo, A New day (2013), que l'union improbable de Kingston et de Ménilmontant pouvait accoucher de merveilles.
Cinq ans plus tard, les deux compères
remettent le couvert sans pour autant servir une formule qui sent le
réchauffé. Le tandem s'ouvre à de nouveaux horizons et fraternise sur Big Brothers avec un son plus accessible, voire pop sur le vibrant et fédérateur Crying for love et carrément club sur One Note avec la chanteuse lisboète Pongo originaire d'Angola. Si le piano à bretelles est toujours présent (Black Bird), il prend le plus souvent du recul au profit des claviers, d'influences latino (le titre havanesque Big Brothers) ou du maloya réunionnais (I Came I saw). Big Brothers enchaîne
les mélodies accrocheuses, rayonne de bonnes vibrations et palpite au
rythme du groove de la sono mondiale. La voix de Winston McAnuff,
toujours aussi rocailleuse et fêlée, balance dans un savoureux patois
jamaïcain ses conseils de sagesse et célèbre son amour pour sa compagne (Sweet love of mine, My Angel). Quoi qu'en pense Orwell, on veut bien vivre sous le régime de Big Brothers.Big Brothers, de Winston McAnuff & Fixi (Chapter Two/Wagram). En tournée. Le 5 décembre au CentQuatre, Paris (XIXe).
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